Après tous les progrès technologiques qui, en potentiel, libèrent les humains des tâches usantes, l’enjeu principal du 3ème millénaire semble bien, contre toute apparence, être enfin le bonheur. Dans le climat actuel de crises successives qui font trembler nos certitudes, celui-ce semble parfois relégué à des temps improbables, comme une ligne d’arrivée qui s’éloignerait au fur et à mesure de la course.
Selon les conditions matérielles et psychologiques de chacun, la sensation de manquer d’argent, de temps ou d’affection nous apparaissent comme des préalables sans lesquels notre bonheur n’est pas possible. Mais une fois franchie l’étape d’obtenir ce que nous désirons, bien peu s’en contentent et s’affirment tout simplement heureux. La simple vision de ceux qui se trouvent en état de manque autour de nous (je ne parle pas seulement de manque matériel) rend notre « bonheur » bien amer quand il nous oblige à nous boucher les yeux et les oreilles, à l’écart de la misère collective…

Nos habitudes ancestrales de comportement liés à la survie ont impliqué de tout temps peur, stress, jalousie, concurrence et violence. Le fait de nous donner les moyens de sortir des conditions matérielles de précarité ne nous a pas libérés comme par magie des émotions et comportements automatiques… Nos progrès technologiques ont créé des moyens de contrôle et de prévention pour un grand nombre de catastrophes naturelles, nos systèmes d’organisation sociale ont rendu l’assassinat plutôt rare, comparativement (Vous seriez-vous promenés en forêt tranquillement le dimanche au moyen-âge ?). Mais les mémoires émotionnelles et l’imagination continuent à créer du stress là où plus aucun danger réel de nous menace (mammouth, foudre, noyade, tremblement de terre…)
L’habitude de la concurrence, de la peur de manquer, de la violence, ont déplacé vers l’économie le processus de guerre permanent (pour l’occident au moins) auquel nos cerveaux sont habitués. Si la violence n’était pas une habitude, personne n’achèterait de produit non « équitable », ou destructeur pour les animaux ou la nature. Aucune nécessité réelle (pénurie de ressources) ne justifie plus la violence entre les peuples, à part les habitudes psychologiques renforcées par le stress des humains qui y contribuent, sans jamais pouvoir se réveiller de la spirale cauchemardesque…
La concurrence destructrice est une habitude de pensée. Fille de nos peurs ancestrales de survie liées à la pénurie (aujourd’hui entretenue artificiellement par le « manque » d’argent) . Comme toute pensée, elle peut être changée, ré-orientée, par le choix conscient de « démonter » le décor pour en installer un autre.
Au hasard : La collaboration créatrice de tous les humains et de tous les royaumes pourrait nous offrir le luxe de satisfaire nos besoins fondamentaux (nourrir et abriter 7 ou 8 milliards d’individus, par exemple…) en respectant l’équilibre planétaire… La porte s’ouvrirait enfin pour vers la satisfaction des besoins humains d’un autre niveau : reconnaissance de qui nous sommes, affectivité et reliance, développement de nos talents et de notre créativité…
Mais comme préalable au bonheur, notre enjeu quotidien est déjà, pour une partie du monde, le bien-être. Voici qu’il entre en scène…
Le bien-être est souvent conçu comme une loisir. Cependant il n’est ni un luxe, ni un dérivatif.
C’est l’état minimal à partir duquel nous avons la chance de nous reconnecter à ce qui est essentiel pour nous-mêmes pour tracer notre propre chemin et suivre notre « légende personnelle« .
Il est inaccessible en état de stress, qu’il soit physique ou émotionnel. C’est pourquoi de nombreuses méthodes nous invitent à « gérer » le stress. Libérer le stress, prendre du recul, gérer les émotions… C’est déjà une première étape, qui permet d’ouvrir un espace au changement. Mais ce n’est pas encore le changement. Lorsque nous devenons des « cultivateurs » de bien-être, au quotidien, nous libérons nos potentiels et accédons à nos ressources intérieures.
Cultiver le bien-être, comme pour les légumes, est un peu différent de l’acheter tout fait… Cela ne veut pas dire qu’on ne peut trouver (par exemple à Quintessences) des méthodes, des techniques, des séances pour libérer le stress, détendre les muscles, faire circuler l’énergie… Mais le bien-être est avant tout une sensation, une attitude.
Son secret n’est pas dans un produit miracle ou une méthode identique pour tous. Si on vous en propose la recette, fuyez… car il est personnel, même s’il est universel.
On peut le rechercher mais il ce n’est pas un « consommable ». Lorsqu’on s’y habitue à certaines méthodes qui nous ont fait beaucoup de bien, le bien-être peut sembler nous échapper et ne plus être au rendez-vous… Il vient souvent de l’émerveillement face à la beauté, de la détente du corps et de l’esprit, mais lorsque trop de nuages obscurcissent notre ciel, nous ne voyons plus la beauté et oublions même ce qu’est la détente.
Lorsqu’on croit l’avoir perdu, il nous rattrape parfois, au détour d’une rencontre, face à un coucher de soleil ou dans un moment de lâcher-prise au sommet du découragement.
Se contenter du stress, fléau des pays riches, c’est se laisser robotiser et enchaîner à un état de victime misérable. Rechercher le bien-être, c’est libérer nos potentiels et choisir d’accéder à nos ressources !
*illustrations :
2. homme préhistorique : Source : Steve Quirion
Licence : Creative Commons (by-nc-sa)
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.